Stimuler l’innovation pour améliorer la fertilité des sols et limiter l’érosion

Le 31 mai 2017 les 3 instituts techniques agricoles ARVALIS – Institut du végétal, ITB et Terres Inovia inaugurent l’une des cinq plateformes prospectives Syppre « Construire ensemble les systèmes de culture de
demain » située sur la Ferme d’En Crambade à Montesquieu-Lauragais à l’Est de Toulouse. L’objectif est de tester des systèmes de culture innovants, de les comparer aux pratiques actuelles pour aider les agriculteurs à choisir les plus robustes et les moins dépendants des intrants et des aléas. Alliant agronomie et écologie, les expérimentations conduites jusqu’en 2025 sont établies à partir d’une démarche de co-conception impliquant organismes de recherche, agriculteurs et acteurs régionaux.

Audace et ambition en situation non irriguée

La plateforme Syppre de Montesquieu-Lauragais se situe en sols argilo-calcaires. Elle s’intéresse aux situations où l’irrigation n’est pas possible. Le système étudié vise à améliorer la fertilité du sol en même temps que la productivité et la rentabilité. Cet objectif est attendu grâce à une série de leviers clés :

  • Allongement et diversification de la rotation
  • Introduction de légumineuses en culture principale, en culture associée et en interculture pour apporter de l’azote au système
  • Mise en place d’un couvert permanent pour simplifier le travail du sol
  • Introduction de cultures de printemps à faible exigence en intrants
  • Choix de séquences culturales permettant de produire trois cultures en deux ans
  • Choix de la culture suivante pour valoriser l’azote des légumineuses
  • Valorisation de l’interculture pour produire de la biomasse exportée ou restituée au sol

« La reconquête de la performance économique des exploitations est majeure et combine productivité/ha, qualité des productions et débouchés. » explique Yvon PARAYRE, agriculteur en Haute-Garonne, Président de la Commission d’Orientation Professionnelle d’ARVALIS et Terres Inovia en Occitanie. « L’introduction de légumineuses en culture principale, en culture associée et en interculture mérite des observations très approfondies pour vérifier dans quelles conditions elles apportent les meilleurs bénéfices en matière d’azote pour le système de culture» complète Jean-Jacques RAMADE, agriculteur en Haute-Garonne, administrateur de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux.

Construire ensemble les systèmes de culture de demain

5 plateformes prospectives réparties dans toute la France, co-conception des systèmes de culture étudiés avec des réseaux d’agriculteurs et d’acteurs locaux, observatoire des pratiques, … le projet Syppre est original à plus d’un titre. Inscrit dans la durée, jusqu’en 2025, il doit faire émerger les systèmes de culture de demain en alliant les sciences de l’agronomie et de l’écologie dans une approche de développement durable.

Le projet Syppre a pour objectif d’accompagner la mise au point de systèmes de grande culture innovants, optimisés par rapport à l’existant et répondant à un objectif de triple performance :
La productivité physique : maximiser la production tout en respectant les critères de qualité exigés par les marchés
La rentabilité économique : garantir la rémunération du travail et du capital investi
L’excellence environnementale : diminuer les impacts environnementaux des pratiques (engrais, produits phytosanitaires) et faire face aux défis climatiques

Prendre des risques à la place des agriculteurs

Dans la droite ligne de la mission des instituts techniques, à savoir favoriser l’émergence de systèmes de production multi-performants adaptés à leur contexte, le projet Syppre concerne au premier chef les agriculteurs et leur environnement d’amont et d’aval.
Des réseaux d’agriculteurs seront impliqués dans la conception des systèmes étudiés, participant ainsi à l’innovation et jouant à la fois le rôle de miroir, d’évaluateur et de porte-parole du projet, dans une démarche collaborative.
Les enseignements issus des plateformes et des réseaux d’agriculteurs sont disponibles entre autre via des visites organisées, des réunions d’information, … et contribuent à alimenter les préconisations régionales des instituts et des partenaires.

Une méthodologie globale et originale

Le projet Syppre repose sur une méthode originale qui combine des observatoires, des plateformes expérimentales et des réseaux d’agriculteurs. L’observatoire suit l’évolution des pratiques et des performances des systèmes de production actuels. Il est fondé entre autres sur des enquêtes auprès d’agriculteurs répartis à travers toute la France.

Cet observatoire a contribué à mettre en place des plateformes expérimentales dans 5 milieux agricoles contrastés de grandes cultures, à savoir limons profonds de Picardie, terres de craie de Champagne, argilo-calcaires superficiels du Berry, argilo-calcaires des coteaux du Lauragais et terres humifères du Béarn.

Ces plateformes offrent la possibilité de mettre à l’épreuve du terrain des systèmes de culture innovants et de définir des pratiques et des stratégies originales qui constituent une ressource pour les agriculteurs et leurs conseillers.

Les 10 partenaires de la plateforme Syppre en Lauragais
Chambre régionale d’agriculture d’Occitanie, Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, Conseil départemental de la Haute-Garonne, Agro d’Oc, Arterris, Val de Gascogne, Lycée d’Enseignement Général et Technologique de Toulouse-Auzeville, ARVALIS – Institut du végétal, Institut Technique de la Betterave, Terres Inovia

Chiffres clés de Syppre en Lauragais
10 partenaires
5 hectares d’essais
20 parcelles d’étude

Les attendus du projet Syppre
Jusqu’à +10 % de productivité/ha
-10 à -40 % d’intrants
-10 à -30 % d’émission de gaz à effet de serre
+1 à +4 pour mille par an de carbone dans le sol

Sur la même thématique

 

Dans la même région

 

 

A lire aussi

 

« Zéro fuite », l’essai système qui repousse les limites en terre de Craie

Le colloque Syppre Champagne qui s’est déroulé le 24 octobre à Bétheny (51) a été l’occasion de présenter les résultats de l’essai système « Zéro fuite » conduit par la Chambre d’agriculture de la Marne. L’essai « Zéro fuite » permet de tester en grandeur nature des pratiques utilisées en agriculture biologique dans un système plus productif grâce

Les derniers
articles