Chaque année, les expérimentateurs de l’action Syppre en terres noires humifères du Béarn font un bilan des résultats et enseignements de la campagne écoulée et leur synthèse depuis le début du projet. La particularité de la plateforme béarnaise est de tester 6 systèmes innovants et un témoin (une monoculture de maïs sous mulch). Par ailleurs les rotations étant plus courtes, les systèmes évoluent plus régulièrement.
Dans cet article, 2 des 6 systèmes seront détaillés :
- Une rotation en 2 ans Cive-maïs-couvert-soja en semis direct
- Une rotation en 3 ans Colza-soja-maïs
La campagne 2022-2023 se caractérise par un automne-hiver très pluvieux, défavorable aux céréales d’hiver. Les cultures d’été ont, elles, bénéficié d’un printemps été chaud et humide très favorable au maïs notamment. En effet la culture a très bien supporté la chaleur du mois d’août, ce qui n’est pas le cas du soja. Par ailleurs, la chaleur de septembre a permis des récoltes à des humidités très basses
Le système Cive-maïs- couvert-soja en semis direct
C’est une rotation en deux ans avec des couverts d’interculture dont un est valorisé en CIVE pour la méthanisation (avoine).
Ce système est très bien maîtrisé depuis le début des expérimentations. C’est le seul système du réseau Syppre qui est aujourd’hui multi performant. En 2023, la population adventice s’est développée dans le soja en raison d’une perte de pied à la levée. Le rendement du soja a également été pénalisé par ce défaut de peuplement.
Le rendement du maïs est de 120 q/ha soit à peine moins que celui du témoin (121 q/ha). La Cive faite une bonne biomasse avec 7 tMS/ha et le soja a un rendement de 29.5 qt/ha.
Le tableau 2 montre une amélioration des performances de ce système tous indicateurs confondus depuis la mise en place de l’expérimentation. C’est un système intéressant dès lors que le débouché CIVE est réel et que cette dernière est bien valorisée (hypothèse de vente à 120€ la tonne de matière sèche). L’IFT n’est pas comparé à la référence régionale car ces données nécessitent une mise à jour. Il est comparé à l’IFT du témoin. La variation d’une année à l’autre peut être très forte selon les conditions de l’année, notamment pour la gestion des ravageurs.
Le système en trois ans : Maïs-soja-colza
Ce système, implanté depuis deux ans, a vocation à améliorer le stock de carbone du sol et à limiter les émissions de GES. Des couverts d’intercultures sont positionnés avant le maïs et le soja. Des produits résiduaires organiques sont utilisés pour fertiliser le couvert avant soja.
La première année d’implantation est plutôt réussie pour ce système, même si les objectifs de rendement ne sont pas atteints pour le soja et le colza. La seconde campagne a été plus compliquée : du fait d’une implantation du colza dans le sec à l’été 2022, de difficultés de conduire le désherbage dans des conditions de portance de sol satisfaisantes, la culture n’atteint pas ses objectifs de rendement. Pareil pour le soja : des défauts lors de son implantation ont pénalisé la culture et le rendement final en pâtit.
Les derniers résultats issus de la plateforme du Béarn ont été présentés lors d’un webinaire le 3 avril 2023. Pour consulter le replay, cliquer ici.