« Entre les systèmes témoin et innovant, il n’y a pas photo cette année du point de vue de la fertilisation azotée du colza », déclare Nicolas Latraye, animateur de la plateforme Syppre Picardie. Des pesées de biomasse entrée et sortie hiver ont été réalisées afin d’évaluer la quantité d’azote absorbée par la culture à l’automne. Ensuite, l’utilisation de la Réglette azote colza®, mise au point par Terres Inovia, a permis de calculer la dose à apporter en fonction des conduites culturales. Les chiffres sont probants cette année : 59 unités d’azote nécessaires sur colza en système innovant contre 198 unités en système témoin, pour un objectif de rendement de 45 quintaux/ha, tandis que les agriculteurs de la région mettent facilement 180 unités sur leur colza. « Ce qui fait un écart de 140 unités d’azote entre les deux systèmes, à raison d’un euro l’unité ! », observe Nicolas.
Il explique ces bons résultats : « Il y a un effet précédent : pois de conserve en système innovant, blé en système témoin ; mais aussi un effet date de semis plus précoce, en conditions séchantes cette année : 16 août en système innovant, 21 août en système témoin ». Ces deux facteurs ont autant d’importance a priori dans le résultat obtenu. « Il faut aussi prendre en compte l’incidence de l’azote sur la longueur du pivot du colza, poursuit Nicolas : elle est supérieure dans le système innovant conduit avec du strip-till, par rapport au labour en système témoin ». Les apports d’azote sont réalisés en 1, 2 ou 3 fois en cours de végétation selon les doses nécessaires dans les deux systèmes.
Avec les sols profonds du Santerre, il est possible qu’il n’y ait aucune différence de rendement à la récolte. « Mais l’effet du précédent cultural permet au moins une chose cette année : réduire la dépendance en engrais minéral, l’un des objectifs de la plateforme Syppre », conclut Nicolas Latraye.