Les plateformes Syppre picarde et champenoise s’inscrivent dans un territoire où les cultures industrielles occupent une place importante. Elles partagent des enjeux communs : expérimenter des systèmes innovants maintenant la productivité et la rentabilité des cultures tout en diminuant l’IFT et l’usage de fertilisants minéraux.
Les contextes pédoclimatiques de la Champagne et de la Picardie sont bien différenciés. Les sols de craie dominent pour la première et les limons profonds pour la seconde. On y cultive la betterave dans les deux cas, ainsi que la pomme de terre et les légumes de conserve pour le Santerre. Ces systèmes à haute valeur ajoutée doivent répondre à des exigences de quantité et de qualité importantes, qui imposent généralement de hauts niveaux d’intrants.
La faible capacité de minéralisation des sols crayeux renforce cet effet, amenant la plateforme champenoise à viser un objectif spécifique de baisse de 50 % de l’utilisation d’intrants minéraux azoté.
Dans les deux situations, les sols sont sensibles à l’encroûtement et à la battance. De plus, les limons picards sont sensibles, aux tassements sous l’effet des récoltes souvent tardives avec des charges lourdes. Ces deux plateformes ont donc décidé de renforcer par rapport aux systèmes témoins les objectifs liés à la fertilité du sol, afin d’augmenter la minéralisation de l’azote et la stabilité structurale.
Des stratégies faisant appel aux couverts et aux techniques culturales simplifiées
Les couverts d’interculture, aptes à piéger et restituer l’azote et à apporter de la matière organique au sol, sont au coeur des systèmes innovants expérimentés (voir celui de Picardie et de Champagne). L’insertion de légumineuses – en cultures principales, associées et intermédiaires – permet d’introduire de l’azote symbiotique dans les systèmes. La voie d’une réduction du travail du sol a été prise, avec des labours moins fréquents en Champagne et du non labour en Picardie. Les deux plateformes ont donc inscrit au coeur de leurs systèmes des techniques culturales simplifiées, mais il fallait trouverles stratégies adaptées pour obtenir une implantation satisfaisante des cultures principales. Pour les cultures exigeantes vis-à-vis de l’enracinement (betterave notamment), le strip-till a sécurisé la qualité de l’implantation.
Le strip-till s’est avéré un outil central dans les deux systèmes innovants déployés. Il a été mobilisé pour la betterave et le colza sur les deux plateformes. Mais également pour le tournesol en Champagne, et pour le maïs grain et la féverole en Picardie. Pour les cultures de printemps en limons argileux picards, un premier passage de strip-till est réalisé à l’automne avec la dent de travail. Puis un second est réalisé juste avant le semis, sans la dent, afin de constituer le lit de semence.
Lire l’article complet