La mise en place de cultures de céréales sans glyphosate, dans un contexte de fortes pluies, n’a pas été satisfaisante. Premier bilan.
Sur la plateforme Syppre du Berry, certains semis de blé sont implantés derrière un précédent tournesol, en semis direct. « Généralement, la parcelle est propre. Si elle est enherbée, il peut être nécessaire d’appliquer du glyphosate pour faire face aux adventices dicotylédones, et surtout les graminées de type vulpin », explique Gilles Sauzet, coordinateur de la plateforme pour Terres Inovia.
Or, depuis le 22 septembre, les parcelles doivent faire face à des précipitations importantes (plus de 300 ml d’eau, soit autant que lors des huit mois précédents). « Pour limiter l’invasion du vulpin et du géranium, importants dans ce contexte, une intervention chimique aurait été nécessaire. Mais nous nous l’interdisons sur la plateforme », complète Gilles Sauzet. La solution ? « Nous avons attendu que le sol soit légèrement ressuyé pour pratiquer le labour, puis le semis ensuite, à une date tardive, après le 20 novembre ».
Substituer l’apport du glyphosate par cette pratique n’a pas eu les résultats espérés. « Le labour dans ces conditions a abîmé la structure du sol ». Conclusion ? « Dans un contexte de très bonne porosité biologique, l’utilisation du glyphosate parait indispensable pour éviter de perturber un milieu de qualité. Depuis quatre ans, dans ce cadre, le blé suivant le tournesol, implanté en semis direct, donne les meilleurs résultats de la plateforme tant au niveau de la productivité, de la faiblesse des levées d’adventices, les vulpins en particulier, que de les indicateurs de fréquence de traitement (IFT) des herbicides ».