Plus de 200 participants se penchent sur la fertilité des sols
En mars 2022 se tenaient les deux premières éditions des Structurales sur les plateformes expérimentales Syppre Béarn et Syppre Lauragais. Elles ont permis de rassembler plus d’une centaine de personnes sur chaque site.
Ces nouveaux rendez-vous ont été conçus pour aborder et expliciter les différents aspects de la fertilité des sols auprès d’un public professionnel. Les composantes de la fertilité et du bon état d’un sol étaient détaillées dans quatre ateliers.
1) Choisir et implanter son couvert
Le choix de l’espèce à implanter est primordial pour garantir la réussite de la culture intermédiaire. Il doit prendre en compte plusieurs critères : la date de semis, l’adaptation des espèces au contexte pédo-climatique, la facilité de destruction et les objectifs agronomiques (fourniture d’azote à la culture suivante…). Dans le contexte béarnais où les cultures d’été sont prépondérantes, les dates d’implantation souvent tardives orientent en général les agriculteurs vers des légumineuses qui tolèrent des implantations du mois d’octobre (féveroles, pois fourrager…) ou des graminées (beaucoup plus difficiles à détruire).
Dans le contexte lauragais, la féverole seule ou associée à une crucifère ou une phacélie reste l’espèce privilégiée par les producteurs dans les intercultures longues. Implantée en octobre et détruite courant mars à début avril, elle contribue, en plus de la fourniture d’azote, à réduire les risques d’érosion dans les coteaux.
2) Les différents tests d’évaluation de la fertilité
Un panel de tests était présenté sur cet atelier, plus ou moins complexe à mettre en œuvre.
Certains tests permettent d’évaluer qualitativement ou quantitativement la microfaune et la macro-faune du sol, responsables de la dégradation des végétaux en matière organique ainsi que de la minéralisation de la matière organique, qui rend accessible les éléments nutritifs aux cultures qui suivent. Le slake test permet d’estimer la stabilité structurale du sol qui va avoir un effet sur les risques de battance ou d’érosion par exemple. Le test Beerkan permet lui d’évaluer la vitesse d’infiltration de l’eau dans le sol tandis que le test du slip permet d’analyser la vitesse de dégradation du coton entre deux parcelles. Les résultats de ces différents tests sont à interpréter avec précaution et nécessitent souvent un appui méthodologique avant d’être mis en œuvre. Les entités comme les chambres d’agriculture ou encore les instituts techniques peuvent réaliser et/ou conseiller sur ce type de dispositifs.
3) Evaluer et améliorer la structure du sol
Une bonne structure est un préalable pour avoir de belles cultures. Les tassements les plus préjudiciables sont les tassements profonds, qu’il faut savoir diagnostiquer pour pouvoir les corriger. La méthode la plus précise est le profil cultural qui permet d’accéder à de nombreuses informations : identification des zones tassées, profondeur d’enracinement… D’autres méthodes permettent d’avoir une estimation de la structure en superficie, comme le test bêche par exemple. Lorsqu’un problème de tassement est diagnostiqué, il faut ensuite choisir les bons outils pour les corriger.
Pour plus d’infos, visualisez cette vidéo.
4) Comment stocker du carbone dans le sol
Le dernier atelier permettait de revenir sur l’origine de la matière organique, source de carbone du sol, et sur l’ensemble des bénéfices agronomiques qu’elle engendre quand elle est présente en bonne quantité dans les sols. Des simulations de bilan carbone ont été présentées au public pour faire comprendre l’efficacité de certains leviers qui permettent l’amélioration du stock de matière organique, et du carbone du sol (couverts végétaux, apport de produits résiduaires organique…), mais aussi qui permettent de limiter les émissions de gaz à effet de serre (diminution de la fertilisation azotée, formes d’azote…). Le label bas-carbone et la possible valorisation financière qui découlera de la vente de crédit carbone ont également été présentés. Ce dispositif de soutien pourrait permettre de compenser tout ou partie du coût des leviers mis en place par l’agriculteur.
Avec de nombreuses questions et une participation active des visiteurs durant cet événement, les plateformes Syppre sont des dispositifs qui se prêtent à ce type de journée d’information : la fertilité des sols est une thématique centrale des systèmes innovants expérimentés.