« Le ray-grass, c’est le grain de sable qui grippe le système », affirme Jean-Luc Verdier, responsable de Syppre Lauragais. En effet, le système innovant développé sur la plateforme Syppre en coteaux argilo-calcaires du Lauragais a pour objectif prioritaire de réduire l’érosion des sols. On peut y parvenir en les couvrant au maximum avec des cultures intermédiaires, notamment vis-à-vis des cultures de printemps, en les gardant le plus longtemps possible. Mais il faut bien finir par détruire ces couverts… sans l’aide du glyphosate !
Quelles sont les alternatives ? Une destruction mécanique, certes, est possible mais pas satisfaisante, « car le ray-grass est là, il s’installe en même temps que le couvert, il s’incruste et il n’est pas sensible à une destruction superficielle type rouleau hacheur de couvert », explique Jean-Luc. Tandis que le désherbage électrique, voire électro-magnétique, n’est pas encore de mise, « plusieurs pistes à l’étude sont testées sur la plateforme du Lauragais », ajoute Jean-Luc : pratiquer davantage de travail du sol pour la destruction du couvert avec des outils de type scalpeur ; revoir l’installation du couvert à l’automne en décalant son semis avant ou après le pic des levées du ray-grass, soit dans la céréale précédente, soit beaucoup plus tardivement.
« Ce n’est donc pas tant une question de glyphosate que d’éradication du ray-grass », résume Jean-Luc Verdier, « pas tant une affaire de traitement phyto que de conduite des cultures et des intercultures ». Avec pour objectif final de rendre le système de culture multiperformant.