Le 2 avril dernier, un webinaire a été organisé pour expliquer la démarche du colza robuste dans le Berry, présentée par Gilles Sauzet. En quoi consiste-t-elle ?
Le réseau Berry, qu’est-ce que c’est ?
Le réseau Berry est l’un des premiers réseaux d’agriculteurs à avoir vu le jour. Né en 2005, il s’est élargi en 2012 et compte aujourd’hui 12 exploitations. L’objectif : améliorer la fertilité des sols et la réussite de l’implantation du colza pour accroître la performance économique et environnementale de la culture ainsi que son attrait. « Dans cette région au contexte climatique complexe, il faut mettre en place des cultures robustes », prévient Gilles Sauzet, ingénieur de développement de Terres Inovia et responsable de la plateforme Syppre dans le Berry.
Un tableau de bord, l’indispensable outil de pilotage
Pour guider le suivi des 40 parcelles du réseau Syppre dans le Berry, la constitution d’un tableau de bord est l’une des clés de la réussite. « C’est un outil de diagnostic et de pilotage pour définir un projet, l’évaluer en cours de campagne et en analyser ensuite le résultat. Ce tableau de bord a été formalisé avec les agriculteurs ».
La campagne 2019-2020
Au 4 octobre, les plantes étaient au stade 4 feuilles dans 49 parcelles sur 54, ce qui est très positif. Ainsi, 70% des parcelles n’ont pas eu besoin d’intervention. « Grâce au tableau de bord, nous avons pu voir rapidement s’il était pertinent, ou non, de traiter les colzas à ce stade, explique Gilles Sauzet. Or, grâce aux données intégrées dans le tableau de bord (stades et biomasse) il est possible de ne pas faire de traitement lorsque les colzas sont précoces, ce qui était le cas ». Une réussite : en floraison, plus de 90% des plantes sont saines dans cette situation.
Le semis idéal ? Dans le réseau Berry, il s’est situé, pour cette campagne, entre le 7 et le 14 août en sols argileux, après un période de pluie, à condition d’éviter le travail profond ni de multiplier les passages. La règle ? « Être prêt à semer tôt ».
Les états clés
-Le peuplement au mètre carré (15 à 30 plantes/mètre carré), la biomasse (plus de 20g par plante), le stade au-delà de 4 feuilles fin septembre ont bien été bien maîtrisés;
-Les adventices ne concurrencent pas les colzas, avec des indices de satisfaction allant de 7,3 en sol profond à 7,8 en cas de colza associé, ce qui signifie que les quelques adventices présentes n’auront aucun impact sur l’état de la parcelle et du colza ;
-La longueur des pivots est de plus de 15 centimètres sur 45 parcelles (sur 54) en fin d’automne, avec des enracinements de bonne qualité. En deux mois, le colza doit voir sa biomasse multipliée par deux. « Avec 90% de plantes saines, nous sommes dans une situation très sécurisante », note Gilles Sauzet. Pour le colza associé, en particulier, tous les indicateurs sont au vert : une levée précoce, de bons seuils de croissance et des pieds vigoureux.
Un rendement au-dessus de 33 q/ha
80% des parcelles présentent un très bon potentiel, permettant d’atteindre, voire dépasser, l’objectif initial de 33 q/ha, en particulier dans les sols superficiels.