J’apprécie de faire partie du comité de pilotage de la plateforme Syppre Berry. En tant que réseau d’agriculteurs, nous avons participé à la co-construction du système innovant et nous avons tracé les grandes lignes d’un assolement adapté, avec la maîtrise du désherbage et/ou du travail du sol. La construction est intéressante et j’en ai tiré des enseignements positifs pour mon exploitation. Par exemple, ne pas exclure le travail du sol profond au bénéfice du semis direct : un labour profond en 2019 m’a permis de semer des orges sans avoir à les matraquer, et de faire ensuite du semis direct en 2020. A l’inverse, l’introduction de couverts pour des raisons règlementaires ou agronomiques ne peut être conduite sans avoir recours, à un moment ou un autre, à un désherbant total.
Je constate qu’on a de multiples contraintes, mais une multitude de solutions sous la main : à chaque problème sa solution, mais qui ne répond cependant pas à la contrainte suivante ! Et ce qui se fait sur la plateforme n’est pas forcément transposable dans nos exploitations, il faudra bien vérifier la notion de rentabilité. Enfin, les choses bougent au cours de la durée de l’expérimentation Syppre : il faut être réactif comme nous devons l’être sur nos exploitations. Moi-même, j’ai réintégré de nouvelles cultures, j’en ai aussi abandonné d’autres.