Le 8 juillet, une cinquantaine d’agriculteurs et de conseillers techniques sont venus arpenter les parcelles de la station expérimentale d’Estrées Mons de Terres Inovia, qui abrite la plateforme Syppre.
Cette visite annuelle était organisée par Terres Inovia. Objectif : faire découvrir aux producteurs de la région les travaux de l’institut technique pour les aider à mieux piloter les cultures et à trouver des leviers pour obtenir un colza robuste, mieux faire face aux bio-agresseurs ou encore insérer des légumineuses à graines dans ses rotations.
Un atelier spécifique était bien entendu organisé pour présenter la plateforme Syppre, et détailler les difficultés et les leviers innovants testés sur les quinze parcelles Syppre. Parmi les systèmes innovants testés, Nicolas Latraye, ingénieur de développement de Terres Inovia et animateur de la plateforme, se félicite de la mise en place d’un strip till début août sur les parcelles de betteraves et de maïs. « Fragmenter le sol en été fonctionne très bien dans les sols argileux, mais pas forcément dans les sols limoneux, le sol se referme au cours de l’hiver. Pour garder cette fissure ouverte, un semis d’un couvert dans le rang avec du tournesol a été réalisé dans de bonnes conditions fin août.». Autre technique testée : le pré-buttage d’automne en pommes de terre, avec le semis d’un couvert pour couvrir et travailler le sol au cours de l’hiver.
Les ruches installées en bordure de parcelle par Ternovéo dans le cadre de son programme Terre des Abeilles en 2020 puis équipées de balances connectées Optibee suite à un partenariat scientifique impulsé par Terres Inovia en 2021 ont aussi été montrées aux visiteurs. Objectif : communiquer autour des liens gagnant-gagnant entre agriculture et apiculture puis étudier la place du colza dans le bol alimentaire des abeilles et les performances des colonies.
La plateforme Syppre s’engage ainsi à mener une démarche éco-responsable en utilisant les bonnes pratiques culturales, dans le respect de cet auxiliaire indispensable et de la biodiversité. Nicolas Cerrutti, spécialiste des insectes auxiliaires et des services qu’ils rendent aux agriculteurs, était présent pour sensibiliser à leur importance dans un contexte de réduction des solutions chimiques de traitement. Il a expliqué comment favoriser les auxiliaires et notamment les ennemis naturels des ravageurs de l’échelle de l’exploitation agricole à l’échelle du paysage pour mieux bénéficier de leur action, notamment en implantant des couverts d’intercultures et des bandes fleuries semées avec des espèces pérennes ou annuelles comme la phacélie, le trèfle le lotier et certaines apiacées.
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