Les récoltes en Champagne se terminent. La moisson offre, cette année encore, des résultats décevants, liés à de la prédation, à une mauvaise maitrise du désherbage, aux conditions climatiques et à l’itinéraire technique. Mais les experts Syppre sont déjà à pied d’oeuvre pour préparer la prochaine campagne.
Les moissons se déroulent dans de très bonnes conditions
Présents dans le système innovant, les pois d’hiver sont très décevants avec un rendement de 5,2 qx/ha. Ce résultat s’explique par une forte pression bactériose en sortie d’hiver, la prédation par les pigeons, une concurrence des adventices et de l’association avec du blé.
Le colza est également récolté, avec une différence de résultat entre les systèmes. Le colza témoin donne un rendement de 26 qx contre 35 qx pour l’innovant. Cette différence se traduit par une plus forte prédation par les pigeons dans le système étalon et un développement moins vigoureux avant l’hiver.
Les rendements en blé sont très hétérogènes
Une disparité est constatée selon le système de culture. Celle-ci reflète les échos de la région avec de grandes différences entre les précédents et dates de semis.
- Blé de betteraves (semis du 29/10/21) : 61 qx/ha
- Blé de colza (semis du 13/10/21) : 84 qx/ha
- Blé de chanvre (semis du 18/10/21) : 95 qx/ha
La productivité des orges de printemps est elle aussi dépendantes du précédent mais peu du système de culture.
- Système témoin, précédent blé, labour : 57 qx/ha
- Système innovant, précédent blé, TCS : 55 qx/ha
- Système innovant, précédent betteraves, labour : 47 qx/ha
Les résultats de la plateforme champenoise sont encore décevants. Pour les cultures oléoprotéagineuses, ils s’expliquent par la prédation ou une mauvaise maitrise du désherbage. Les conditions climatiques et les précédents pénalisent les cultures céréalières.
Le chanvre et la betterave attendent la récolte
Le potentiel du chanvre semble impacté. Malgré un passage de herse étrille, une forte population de chénopodes concurrence cette culture. Un manque d’azote parait également avoir impacté sa croissance.
Les betteraves sont en bon état sanitaire avec quelques ronds de jaunisse. Seule une modalité implantée au strip till possède une qualité de désherbage insuffisante avec une forte pression chénopode. Chaque année, cette modalité de betteraves se nettoie moins facilement que les autres, probablement dû à l’antéprécédent chanvre.
La future campagne se met en place
Les CIPAN s’implantent correctement avec un semis à la volée sur déchaumage, juste après une pluie conséquente. Le semis est réalisé le 5 aout.
L’implantation des colzas se réalise dans le sec en espérant des précipitations pour leurs levées. Les semis ont lieu le 1er septembre. Dans le système témoin, il s’effectue sur labour et associé a des féveroles. Dans le système innovant, il se réalise après un passage de glyphosate, derrière pois, à l’aide du strip till et associé à du fénugrec. Cette culture associée est positionnée sur le rang pour permettre de localiser les interventions de désherbage chimique et mécanique ainsi que les passages insecticides. Les colzas lèvent le 12 septembre après le passage de quelques nuages permettant la germination des petites graines.