La rotation est centrale dans la réussite de systèmes en semis direct. Après sept ans d’expérimentation sur la plateforme Syppre Béarn, plusieurs ajustements ont été faits pour atteindre les objectifs visés. Explications.
La plateforme Syppre Béarn, située à Sendets dans les Pyrénées-Atlantiques (64), entame cette année sa huitième campagne.
Le système en semis direct a commencé en monoculture de maïs. L’objectif était de minimiser le travail mécanique du sol. Sur les terres de limons, l’introduction de couverts entre les deux maïs s’est donc révélée indispensable. Afin d’essayer de réduire l’utilisation de glyphosate, les espèces choisies pour composer le couvert d’interculture étaient la féverole et la phacélie, deux espèces facilement destructibles par des outils mécaniques. La production de biomasse par le couvert de féverole s’est révélée très aléatoire. Lorsque l’hiver est très pluvieux, les féveroles sont très rapidement attaquées par les maladies foliaires, ce qui provoque leur disparition prématurée. En 2018, année pluvieuse par excellence, la biomasse produite par le couvert de féverole et de phacélie a été de 1,1 t MS/ha. Une production insuffisante pour maintenir la structure du sol en profondeur. Le maïs implanté en semis direct par la suite a donc eu un enracinement très limité, ce qui a pénalisé son rendement.
Introduire du soja, et repenser les espèces de l’interculture
À la suite de ce constat, du soja a été introduit dans le système afin de pouvoir semer tôt le couvert avant maïs et espérer qu’il produise beaucoup de biomasse. Après le soja, un mélange de féverole, phacélie et radis chinois a été implanté. Après le maïs, c’est un couvert de seigle forestier qui est implanté pour être ensuite roulé. Depuis qu’il a été introduit, le couvert de seigle forestier produit fréquemment de fortes quantités de biomasse, à l’exception d’une année très pluvieuse lors de l’implantation.
Ces évolutions ont permis d’améliorer certains indicateurs de l’analyse multi-critères (figure 1). La rotation en semis direct permet d’améliorer l’atteinte des objectifs, sauf pour les indicateurs économiques (produit brut et marge nette). En effet, le rendement du soja est pénalisé en semis direct. À noter que 2022 a été particulièrement néfaste pour les indicateurs économiques de ce système.