Depuis peu, Gilles Sauzet, responsable de Syppre Berry, en a la confirmation : le vulpin qui sévit sur la plateforme est résistant ! un ennemi insidieux. « Dans un contexte où le système de culture traditionnel est basé sur colza/blé tendre/orge, et parfois tournesol et lentille, nous sommes dans une impasse technique pour le désherbage, avec une hétérogénéité de l’efficacité des produits et une réduction progressive des matières actives », explique Gilles.
La rotation du système innovant de la plateforme Berry comprend deux phases. Au cours de la première, derrière colza, on crée une rupture avec des cultures de printemps, tournesol et maïs. « Le blé qui suit le tournesol est vraiment très propre ». Mais, revers de la médaille, les résultats économiques sur les cultures de printemps sont moyens. Dans la deuxième phase, blé tendre/pois d’hiver/blé tendre/orge d’hiver, « on va dans le mur », s’exclame Gilles, car le vulpin est bien présent dans le blé qui suit, il émerge après la levée de la culture et les produits anti-graminées précoces ont des efficacités insuffisantes.
Du côté des moyens de lutte, la herse étrille, en conditions sèches, n’est pas suffisante et le faux semis ne marche pas. On privilégie de plus en plus le semis direct, qui limite les germinations, et la couverture du sol. « On va semer du blé et de l’orge dans un couvert permanent », prédit Gilles. En revanche, pas de pitié pour le vulpin sur le colza, il faut être sévère : « 50 % des parcelles visitées affichent une présence de vulpin ou de ray-grass cette année ». Rotation, pratiques culturales, résultats économiques : « tout est affaire de compromis pour assurer la durabilité du système de culture », conclut Gilles.