Le caractère innovant de l’action Syppre a attisé la curiosité des visiteurs des Culturales, le salon de plein champ dédié à l’innovation organisé par Arvalis les 14 et 15 juin derniers. L’occasion pour les partenaires du projet de toucher une cible plus diversifiée qu’habituellement.
C’est en plein cœur de l’espace technique dédié au changement climatique, au sein de l’atelier « laboratoire des systèmes d’aujourd’hui et de demain » que les visiteurs des Culturales ont eu l’occasion d’en apprendre plus sur l’action Syppre. « Nous avons reçu une quinzaine de visiteurs en plus des visites officielles. Des agriculteurs, des étudiants, mais aussi des conseillers en gestion d’entreprises agricoles et des opérateurs de la seconde transformation. Soit un public qu’on a jusqu’ici peu eu l’occasion de rencontrer », se réjouit Marie Estienne, ingénieure et coordinatrice technique de l’action Syppre chez Arvalis. Situé à côté de micro-parcelles illustrant des leviers innovants d’adaptation au changement climatique, tels que l’agrivoltaïsme ou le relay cropping, l’espace dédié à l’action Syppre avait surtout vocation à mettre en avant la nécessité de combiner les leviers à l’échelle des systèmes de culture. Ceci en vue de s’adapter aux grands enjeux agricoles : changement climatique, réduction des produits phytosanitaires, résilience économique des exploitations …
Les plateformes du Berry et du Lauragais comme supports des discussions
Deux des cinq projets régionaux que compte Syppre ont servi de supports aux échanges. « L’expérience s’appuyant sur Syppre Berry illustrait la flexibilité que suppose ce type de démarche. Le système innovant imaginé au départ, trop figé, a connu plusieurs échecs. Ce qui nous conduit à faire de nombreux ajustements sur les cultures de diversification au cours des différentes années d’expérimentation », explique Marie Estienne. La présentation de travaux menés sur Syppre Lauragais, avait davantage vocation à illustrer des leviers permettant l’atténuation du changement climatique via l’amélioration du bilan carbone. « Nous avons parlé de couverture intégrale, de non-travail du sol, de culture de diversification… Et de performance économique, car c’est une variable centrale dans la viabilité du système de culture pour l’agriculteur », poursuit l’ingénieure.
Une table ronde pour débattre du rôle des acteurs de l’aval dans la transition
L’action Syppre a aussi été valorisée lors d’une table ronde intitulée « Quels changements pour préparer le futur ? », aux côtés d’intervenantes de l’Inrae, Terres Inovia et du mouvement Pour une agriculture du vivant. L’occasion de débattre sur ce qui relève du changement de pratiques ou du changement de systèmes, et de la méthodologie innovante que cela nécessite de mettre en place. « Nous avons aussi pu aborder le fait que les changements de systèmes que nous explorons dans l’action Syppre font face à un ensemble de verrous économiques et logistiques, qui nécessitent une plus forte implication des acteurs de l’aval dans la transition agro-écologique. Il faut qu’ils soient de véritables parties prenantes dans le changement des systèmes de culture, », conclut Marie Estienne.