170 personnes se sont déplacées au colloque Syppre Béarn qui s’est tenu à Sendets mardi 11 juin 2024. Au programme, la découverte des innovations au sein des systèmes maïsicoles, dominants dans cette région.
Des réponses concrètes à des questions précises
Comment réussir l’implantation de son maïs en réduisant le travail du sol et en intégrant des couverts ou des CIVE ? Comment intégrer des cultures de diversification pour répondre aux nouvelles règles de la PAC et diminuer les risques de pertes économiques ? Quels dispositifs pour aller chercher de la valeur ajoutée tout en contribuant à l’atténuation du changement climatique ? Autant de questions auxquelles les participants ont trouvé réponses lors des ateliers organisés sur la plateforme Syppre Béarn par les équipes d’Arvalis, Terres Inovia, la Chambre d’Agriculture 64 et Euralis.
Diminuer la prise de risque pour les agriculteurs
Les participants ont souligné l’importance de dispositifs d’essais système de longue durée comme celui de Syppre Béarn. Ils sont indispensables pour éclairer les décisions des agriculteurs et diminuer la prise de risque. Cela concerne autant l’intégration d’une nouvelle culture (soja, blé, colza) que la mise en place d’un itinéraire de conduite du maïs différent, à écartement réduit ou avec un couvert/CIVE en interculture. En effet, la plateforme teste différents systèmes et produit tous les ans un bilan de leurs performances sur différents critères économiques, de productivité mais aussi environnementaux. La crédibilité des systèmes, tant sur la disponibilité du matériel que son impact sur le temps de travail de l’agriculteur, est également analysée. Tous ces critères sont indispensables pour éclairer la prise de décisions et participer aux changements de pratiques.
Une journée sur l’agronomie, mais pas que
La visite de la plateforme s’est poursuivie par une conférence sur le thème d’une meilleure rémunération par l’aval des systèmes mobilisant des leviers agroécologiques. Un représentant d’Euralis et 2 agriculteurs impliqués dans des démarches de valorisation de leurs pratiques témoignaient de leurs avantages et inconvénients. La saisie des données de pratiques agroécologiques dans des outils différents (qui ne sont pas (encore) interopérables) est certes fastidieuse, mais tous ont souligné l’importance de ces démarches.
Des opportunités plus que des contraintes
Les participants ont souligné que ces démarches nécessitent de substantielles compensations économiques pour soutenir l’intégration d’un levier comme l’introduction de couverts végétaux en interculture. Un des agriculteurs témoignait d’ailleurs « on est agriculteurs mais on est tous consommateurs. Ce qu’on fait manger aux autres, on le mange aussi donc on a intérêt à s’améliorer ». Tous trois préfèrent parler d’opportunité plutôt que de contraintes. Ils soulignent d’ailleurs la fierté qu’ils ont à s’engager dans cette voie pour conserver « notre capacité de production ».
Sur leur territoire béarnais, la coopérative Euralis s’est déjà investit dans cette démarche grâce à son contrat Gaïa. Ils doivent être rejoints dans cette dynamique par les entreprises en aval pour que les producteurs bénéficient économiquement des services environnementaux qu’ils mettent en œuvre.