Lors de la conception du système innovant Syppre en terres de craie de Champagne, l’enjeu de la diminution des émissions de GES avait été mis en avant, et constitue un objectif important assigné au système.
Des calculs de bilan basés sur la méthode labellisée BC – GC
Présenté en duo par Marie Estienne, ingénieure Arvalis animatrice de l’ensemble du projet Syppre et Rémy Duval, ITB, l’établissement du bilan carbone de la plateforme est issu de l’application de la méthode officiellement labellisée, « Label Bas Carbone Grandes Cultures », élaborée par les instituts avec l’appui d’Agrosolutions. La méthode est destinée à l’accompagnement de projets bas-carbone et présente un cadre rigoureux pour calculer le bilan d’un système à l’échelle pluriannuelle.
Des résultats objectivement mitigés
Sur un ensemble d’années depuis 2018, l’objectif de réduction des émissions de GES sur le système innovant est bien rempli, mais se trouve contrebalancé par un défaut de stockage de carbone, comparativement au système de référence. Cette difficulté d’améliorer le stockage n’est pas spécifique à la plateforme Syppre, le constat est souvent fait en grandes cultures, il est accentué ici parce que certaines cultures n’ont pas pu être récoltées (dégâts d’oiseaux conséquents sur la plateforme) et/ou se sont révélées faibles en productivité.
Des calculs établis fidèlement avec les conduites et résultats de la plateforme
Le système innovant conduit sur la plateforme, même s’il a connu des aménagements dans les dix années de projet, reste axé sur l’objectif initial avec divers leviers d’amélioration mis en œuvre : intégration de légumineuses en culture et en association en interculture, diversification avec des cultures peu gourmandes en fertilisants azotés, simplification du travail du sol pour limiter la consommation d’énergie fossile. Le bilan complet doit intégrer corolairement la contribution du système au stockage de carbone dans le sol. En l’absence de fertilisation organique, ce stockage repose essentiellement sur la contribution des couverts végétaux en intercultures longues, dont la productivité est maximisée. Pour cela, les implantations sont précoces, dès le début août, voire avant moisson de la céréale qui précède des cultures de printemps. Les mesures de biomasse montrent l’intérêt de combiner deux ou trois espèces en mélanges (figure ci-dessous).