Le colloque Syppre Champagne qui s’est déroulé le 24 octobre à Bétheny (51) a été l’occasion de présenter les résultats de l’essai système « Zéro fuite » conduit par la Chambre d’agriculture de la Marne.
L’essai « Zéro fuite » permet de tester en grandeur nature des pratiques utilisées en agriculture biologique dans un système plus productif grâce des apports d’engrais de synthèse. Le dispositif compte 30 ha, 8 parcelles, 2 cultures bas intrants (luzerne et chanvre depuis 2024) et des infrastructures paysagères.
Le premier levier agronomique est une rotation diversifiée pour réduire la pression des adventices. La luzerne et le chanvre sont introduits dans la rotation pour limiter le développement des chardons. Le désherbage mécanique est fortement mobilisé : binage des blés et du colza, hersage des orges de printemps, semis guidé au GPS des betteraves et binage sur le rayon grâce au robot Farmdroid. Les semis sont réalisés en mélange avec des variétés tolérantes aux maladies.
Pour limiter le lessivage de l’azote, les intercultures courte et longues sont couvertes et la fertilisation azotée est réduite d’environ 30 unité par ha à l’échelle du système par rapport aux pratiques agricole. L’objectif de qualité de l’eau « teneur en nitrate » sous racinaire est proche de l’objectif trois années sur cinq.
Les performances économiques des systèmes sont évaluées afin de déterminer une compensation à l’hectare. Sur blé, orge de printemps et colza, ces pratiques engendrent une baisse de productivité de l’ordre de 20 %. Elle atteint 50 % en betterave car les leviers préventifs et alternatifs ne sont pas assez robustes pour le moment. Le manque à gagner entre 2019 et 2021 est de l’ordre de 400 €/ha. Il a atteint 740 € en 2023 du fait du prix de vente élevé des betteraves.
La mise en place et le suivi de cet essai sont réalisés par la Chambre d’Agriculture de la Marne et la ferme du lycée agricole de Somme Vesle. Ces travaux sont soutenus financièrement par l’Agence de l’Eau Seine Normandie.
