Depuis son implantation en 2015 sur une parcelle en coteaux nord, l’essai système Syppre Lauragais a connu plusieurs évolutions plus ou moins significatives. Tour d’horizon des enseignements acquis au fil des années, qui ont permis d’aboutir à un système satisfaisant en 2024.

Le premier système agroécologique innovant implanté dès l’automne 2015 faisait la part belle à la couverture végétale quasi permanente : la luzerne était maintenue dans le colza, le blé puis l’orge. Le semis direct (SD) était mis en œuvre sur presque toutes les modalités, avec des réussites notables sur pois après sorgho ou sur céréales. Les IFT en culture étaient assez faibles du fait d’une gestion des adventices à l’interculture avec du glyphosate.
Salissement et difficultés d’implantation à l’origine d’une première reconception
Cependant, cinq cultures d’hiver se succédaient dans ce système. Conséquence : une dérive du salissement en ray-grass s’est développée, associée à une suspicion de résistance, confirmée en 2017. Par ailleurs, l’implantation du tournesol en strip-till ne donnait pas totale satisfaction, et il était déjà délicat d’enchainer la CIVE et le sorgho, notamment d’évaluer la prise de risque sur le semis du sorgho suivant.
Priorité à la gestion du ray-grass
En 2018, le système a donc été modifié, avec notamment l’introduction du pois chiche et la mise en place de la règle d’usage du glyphosate en dernier recours. Par ailleurs, la stratégie programme de protection contre les adventices en culture s’est musclée pour gérer les ray-grass. La gestion mécanique des couverts visait une destruction à partir de 2 t MS/ha, et avant montée à graines des ray-grass. Surtout, l’objectif était de semer sur un sol indemne de ray-grass. La gestion des repousses s’est faite au travers d’une reprise du travail du sol superficiel.
Abandon du couvert de trèfle et de la CIVE hivernale
La gestion du ray-grass dans le blé dur de l’enchainement pois – sarrasin- blé dur s’en est ainsi trouvé facilitée. La couverture permanente a été maintenue à l’exception du couvert de trèfle qui n’a pas donné succès sur ce sol argilo-calcaire.
En 2020, la CIVE hivernale avant sorgho a été abandonnée au profit d’une CIVE estivale d’opportunité, suivi d’un couvert hivernal à base de légumineuses. En effet, avec l’arrêt progressif du glyphosate, il n’a plus été envisageable de maintenir cette pratique.
Un système qui donne techniquement satisfaction en 2024
En 2024, la satisfaction est au rendez-vous. Le système en place parvient à maintenir une bonne fertilité du sol et à fortement diminuer la dépendance aux engrais minéraux azotés. Par ailleurs, la pression adventice est contenue bien que le ray-grass n’ait pas totalement disparu. Enfin, ce système permet la couverture quasi permanente du sol, et il est même possible de détruire certains couverts avant tournesol et sorgho sans glyphosate.
La performance économique reste à améliorer
Il faut cependant poursuivre les efforts sur les performances économiques qui ne sont pas encore pleinement satisfaisantes. L’ensemble de ces enseignements, positifs et négatifs, ont été présentés lors du colloque qui s’est tenu sur la plateforme Syppre Lauragais en juin 2024.







