Les résultats

Chaque année, les expérimentateurs de l’action Syppre en coteaux argilo calcaires du Lauragais font un bilan des résultats et enseignements de la campagne écoulée et leur synthèse depuis le début du projet.

Le système innovant confirme son potentiel en 2024

Malgré une année des plus atypiques, le système innovant s’en sort plutôt bien (Tableau 1). En effet l’humidité continue d’octobre 2023 à juillet 2024 a complexifié les interventions et a nécessité une adaptation permanente des expérimentateurs.

Le colza, implanté selon la technique du colza robuste, soit très tôt juste avant une pluie a souffert de l’absence de la pluie en question. Il a donc été retourné et un couvert de fèverole, phacélie a été implanté en prévision de la mise en place d’un maïs le 17/04, qui fait une performance honorable avec un rendement moyen de 70 qtx/ha. Un semis encore plus précoce aurait permis un meilleur résultat. La conduite du blé dur avec beaucoup moins d’azote minéral se confirme. En 2024, c’est 100 unité de moins qui ont été apportées aux parcelles du système innovant pour des rendements de l’ordre de 71,5 qtx/ha (contre 67,9 qtx pour le blé dur témoin) et un taux de protéine aux normes.

Tableau 1: Performances du système innovant par rapport au système témoin. Les valeurs absolues indiquées sont celles du système innovant et les pourcentages représentent les écarts relatifs entre le système innovant et le système témoin.

La pression adventice se différencie selon les systèmes

La pression ray-grass augmente dans le système témoin. La récurrence du labour tous les 2 ans et le retour rapide des céréales dans l’assolement explique cette dérive. En revanche, la maitrise se parfait dans le système innovant avec des ray-grass très bien maitrisés dans les céréales à paille, parce que maitrisés avant dans le pois et le colza. La tendance sera à confirmer sur la campagne 2024-2025 car un épisode de gel a partiellement détruit les pois, permettant aux adventices de se développer. Le remplacement du colza par le maïs a ouvert des opportunités de gestion chimique et mécanique, qui bénéficiera aux céréales suivantes.

Le haut du coteau, plus performant en innovant qu’en témoin ?

On constate depuis quelques campagnes que le haut du coteau du système innovant s’en sort mieux que le haut du coteau en système témoin, notamment en période de sécheresse. En effet, l’analyse des rendements montre que depuis 2021, les rendements des blés durs sont plus importants dans la partie haute du coteau sur le système innovant que sur le système témoin, avec toujours moins d’azote dans l’innovant que dans le témoin. Notre hypothèse est que l’ensemble des leviers mis en œuvre dans le système innovant pour améliorer la structure du sol, l’enrichir en matières organiques, bénéficie en particulier aux hauts de coteaux, naturellement plus pauvres.

Figure 1 : Evolution des rendements en blé dur sur le haut de coteaux entre témoin et innovant