Le colloque Syppre Champagne qui s’est déroulé le 24 octobre à Bétheny (51) a permis de faire un état des lieux sur la mobilisation du désherbage mécanique sur la plateforme expérimentale.
Bilan de l’utilisation de la herse étrille sur la plateforme
Raphaël Raverdy, ingénieur régional chez Arvalis, a indiqué que l’utilisation de la herse étrille sur orge de printemps, sans recours au désherbage chimique, a permis d’obtenir une efficacité de désherbage partielle à satisfaisante pour 2 années sur 5, en conditions sèches. Les trois autres années, en conditions pluvieuses, un désherbage chimique a été nécessaire (en rattrapage ou lorsque la herse n’a pas été utilisable). Sur blé tendre, un passage a été réalisé une année à l’automne : du fait du salissement, un rattrapage en désherbage chimique a été effectué en sortie hiver. Pour les céréales, un passage de herse étrille requiert donc un temps sec et un sol ressuyé, sur des adventices au stade fil blanc/cotylédons. Comme l’indique la figure ci-dessous, 4 jours sans pluie après l’intervention permettent de limiter leur repiquage et maximiser l’efficacité.
Sur Syppre Champagne, l’économie de produits phytosanitaires à hauteur de l’investissement de la herse n’a pas été possible sur les céréales. Cependant, le désherbage mécanique, en combinaison avec d’autres leviers agronomiques (labour, décalage de la date de semis, etc.), a permis de lutter contre les adventices.
Sur chanvre, la herse étrille reste la seule solution mobilisable sur la plateforme pour maitriser les adventices et présente donc un intérêt certain dans les conditions de salissement de la plateforme.
Bilan de l’utilisation de la bineuse et de la rampe de localisation
Ces matériels sont mobilisés sur le colza et sur la betterave. L’abandon du strip-till sur betterave a permis de sécuriser leur utilisation. Sur le colza, le strip-till est toujours mobilisé du fait de l’intérêt qu’il présente : le passage de la rampe de localisation n’est alors pas toujours possible.
Avec le recours à des variétés SMART pour les betteraves sucrières, le choix a été fait de localiser la seconde intervention herbicide et les interventions aphicides. À ce titre, l’utilisation de la rampe de localisation, combinée à la bineuse, permet une économie de produits phytosanitaires d’environ 130 €/ha/an, dans le cas où il faut mobiliser trois aphicides.
Sur le colza, avec la stratégie de désherbage retenue sur la plateforme, et en considérant la localisation d’une intervention à base de métazachlore + quinmérac, et à base de lambda-cyhalothrine, l’utilisation de la rampe de localisation, combinée à la bineuse, permet une économie de produits phytosanitaires d’approximativement 30 €/ha/an.
Ces économies sont à mettre face à des coûts de matériel conséquents, très variables selon la période d’achat. Ces calculs sont aussi à mettre au regard du fait que, dans des situations délicates de maitrise des adventices avec les solutions chimiques (temps sec, pression importante en adventices, présence de graminées résistantes), le recours au désherbage mécanique, et notamment à la bineuse, permet une augmentation significative de la productivité de la culture.