Chaque année, les expérimentateurs de l’action Syppre en craies de champagne font un bilan des résultats et enseignements de la campagne écoulée et leur synthèse depuis le début du projet.
Le climat de la campagne 2019/20 a été très particulier : l’automne et l’hiver pluvieux ont rendu difficiles les implantations de cultures d’hiver. Cependant, pour la plateforme Syppre Champagne, la qualité de celles-ci n’a pas été trop dégradée. L’hiver particulièrement doux, et en particulier le mois de février, a entrainé une pression très importante de pucerons sur la plateforme, touchée par les jaunisses de la betterave. L’année 2020 restera comme une année noire pour les jaunisses de la betterave. La survenue d’épisodes de gels tardifs, au moment de la formation des boutons floraux sur colza a entrainé des pertes de rendement conséquentes sur cette culture. Le printemps et l’été particulièrement secs ont très fortement pénalisé les cultures de printemps : orge, chanvre, betterave.
Sur les quatre années d’expérimentation, l’interculture reste globalement bien gérée dans les deux systèmes. Des difficultés sont cependant souvent rencontrées dans la réussite de levée des couverts d’interculture, soit du fait du salissement (années antérieures), soit du fait de conditions estivales sèches. Des améliorations sont probablement possibles dans la conduite de ceux-ci. A noter tout de même que la campagne 2019/20 n’a fait l’objet d’aucune intervention de glyphosate, alors que les modalités de betteraves du système innovant avaient reçu un traitement avant le semis sur la campagne 2018/19.
L’implantation des cultures principales est relativement bien maitrisée sur la plateforme, quelque soient les modes d’implantation. Des difficultés ont pu être rencontrées sur des dates de semis tardives de colza. La maitrise des adventices est une difficulté importante sur la plateforme du fait d’un passif lourd. La campagne 2019/20 est une réussite de ce point de vue-là par rapport aux campagnes précédentes.
Les principaux problèmes de ravageurs sur la plateforme sont dus aux oiseaux, qui touchent fortement les oléo protéagineux. L’année 2019/20 aura, de plus, subi une pression exceptionnelle de pucerons vecteurs des jaunisses virales de la betterave sucrière.
La maitrise des maladies et de la verse a toujours été bonne sur la plateforme.
Les niveaux de rendement sont en revanche rarement satisfaisants sur la plateforme.
Comme les années précédentes, les performances économiques du système innovant ressortent moins bonnes que celles du système témoin pour la campagne 2019/20. Cependant, cette année, celles-ci sont particulièrement mauvaises du fait de la destruction des deux modalités de pois à cause des dégâts d’oiseaux, et de conditions estivales particulièrement sèches. Une re-conception est donc nécessaire. Dans l’absolu, pour cette campagne, les performances sont décevantes dans les deux systèmes dans le sens où aucune culture n’a atteint un potentiel de production correct hormis le blé.
Les performances relatives aux indicateurs d’utilisation des ressources et de produits phytosanitaires ressortent globalement meilleures pour le système innovant, même si tous les objectifs ne sont pas atteints. A noter tout de même que, pour la première fois, l’indicateur d’efficience énergétique ressort moins bon dans le système innovant en 2019/20. Les rendements très faibles obtenus sur culture de printemps, et la destruction des pois en sont les principales causes.
